Présentation

Création Les ballets russes Ecriture et structure Le conte

 

Création

L’Oiseau de feu fut créé le 25 juin 1910 à l’Opéra de Paris, sous la direction de Gabriel Pierné. La distribution était la suivante :

    Tamara Karsavina (l’Oiseau de feu)
    Michel Fokine (le Tsar Ivanovitch)
    Vera Fokina (la Princesse)
    Alexis Boulgakov (Kastchei)

Les décors et les costumes sont de Golovine (sauf les costumes de l’Oiseau et de la Princesse, dus à Léon Bakst).

L’adaptation de divers contes russes est l’œuvre de Michel Fokine, danseur et chorégraphe du ballet.

La représentation remporta un immense succès. Igor Stravinsky note d’ailleurs, dans Chroniques de ma vie, « Le spectacle fut chaleureusement applaudi par le public parisien. Je suis, bien entendu, loin d’attribuer cette réussite uniquement à la partition ; elle est due également à la réalisation scénique dans le cadre somptueux du peintre Golovine, à la brillante interprétation des artistes de Diaghilev et au talent du chorégraphe ».

 

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Les Ballets russes

L’œuvre inaugure une collaboration fructueuse entre Stravinsky et les Ballets russes. C’est au mois de mai de l’année 1910 que Stravinsky arrive à Paris pour assister aux 8 répétitions qui précèderont la création de l’œuvre.

 

Situation et évolution

1910-1913 :

C’est durant ces années que Stravinsky compose ses œuvres (ballets) les plus célèbres. Respectivement :
L’oiseau de feu
(1910) — Petrouchka (1911) — Le Sacre du Printemps (1913).

 

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Ecriture et structure

La suite présentée ici est une réorchestration d’extraits de la 1ère version, effectuée par Stravinsky en 1919, à Morges, en Suisse. L’orchestre est un peu moins étoffé, avec les Bois par 2.
Dans cette Suite, la plus fréquemment jouée en concert, ne figure pas l’intégralité des numéros du ballet :

  1. Intoduction

  2. L'Oiseau de feu et sa danse

  3. Variation de l'Oiseau de feu

  4. Ronde des Princesses

  5. Danse infernale de Kastchei

  6. Berceuse

  7. Finale

En 1945, il retouchera encore la partition qui, augmentée, durera une trentaine de minutes.

 

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Le conte

Le programme des Ballets russes résume ainsi l’action :

« Ivan Tsarevitch voit un jour un oiseau merveilleux, tout d’or et de flammes ; il le poursuit sans pouvoir s’en emparer, et ne réussit qu’à lui arracher une de ses plumes scintillantes. Sa poursuite l’a menée jusque dans les domaines de Kastchei l’Immortel, le redoutable demi-dieu qui veut s’emparer de lui et le réduire en pierre, ainsi qu’il le fit déjà avec maint preux chevalier.

Mais les filles de Kastchei et les treize princesses, ses captives, intercèdent et s’efforcent de sauver Ivan Tsarevitch. Survient l’Oiseau de feu, qui dissipe les enchantements. Le château de Kastchei disparaît, et les jeunes filles, les princesses, Ivan Tsarevitch et les chevaliers délivrés s’emparent des précieuses pommes d’or de son jardin. »

 

(extrait du Guide de la musique symphonique, dir. F.-R. Tranchefort, Fayard, Paris, 1986, p.767).

L’adaptation est de Fokine d’après des contes populaires russes.

On en trouvera une lecture différente mais complète chez Afanassiev dans L’Oiselle de feu et le loup gris. [n° 75] (voir références ci-après).

Il serait utile pour une meilleure compréhension du conte de se reporter au 1er (Conte du tsarévitch Ivan, de l’Oiseau de feu et du Loup gris) des Contes russes et ukrainiens, traduits du russe par M. Cadot, éditions Hachette-Littéatures, Paris, 1999).

On pourra aussi consulter avec beaucoup d’intérêt les 3 volumes des Contes populaires russes d’Afanassiev, (trad. et notes de L. Gruel-Apert, éditions Maisonneuve & Larose, Paris, 1988, 1990, 1992) relevés dans la russie du milieu du 19ème siècle, et dont le deuxième tome contient la plupart des contes merveilleux caractéristiques du folklore populaire.

Sur l’origine de ce conte, Lise Gruel-Apert précise dans les notes de son ouvrage : […] « Conte connu en Europe, au Caucase, etc. Il s’agit d’une réédition d’Afanassiev. Publié dans le recueil « Les Promenades de grand-père », Moscou 1819, le texte remonte à une édition populaire du xviiie siècle (littérature et colportage). Il existe en Russie plusieurs rédactions littéraires de ce conte, dont une de Joukovsky (1845). »

L'Oiseau de feu : 1ère version

Si l’œuvre présentée dans sa 2ème version (la plus courte), peut apparaître a priori, plus abordable pour qui voudrait entrer dans l’univers stravinskien, il n’en demeure pas moins qu’elle n’en est qu’une lecture partielle et incomplète qui nuit fortement à la compréhension de la structure musicale et narrative de la version intégrale de 1910.

Les 19 numéros de l’œuvre originale énoncés ci-dessous permettent de se faire une idée plus précise de l’articulation des différents épisodes du conte.

1.      Introduction
2.      Première scène : les jardins de Kastchei.
3.      Apparition de l’Oiseau de feu poursuivi par Ivan Tsarevitch.
4.      Danse de l’Oiseau de feu.
5.      Ivan Tsarevitch capture l’Oiseau de feu.
6.      Supplications de l’Oiseau de feu.
7.      Apparition des Treize Princesses enchantées.
8.      Jeu des Princesses avec les pommes d’or (Scherzo).
9.      Brusque apparition d’Ivan Tsarevitch.
10.  Khorovode des Princesses.
11.  Lever du jour.
12.  Carillon magique ; apparition des monstres gardiens de Kastchei ; capture d’Ivan Tsarevitch.
13.  Arrivée de Kastchei l’Immortel ; son dialogue avec Ivan Tsarevitch ; intercession des Princesses.
14.  Apparition de l’Oiseau de feu.
15.  Danse de la suite de Kastchei sous l’enchantement de l’Oiseau de feu.
16.  Danse infernale de Kastchei et de ses sujets.
17.  Berceuse (l’Oiseau de feu).

18.  Mort de Kastchei — ténèbres.

9. 
Deuxième scène : Ecroulement du palais de Kastchei et dissolution des enchantements;
animation des guerriers pétrifiés ; allégresse générale.