Petit glossaire

Cadence : formule mélodique ou harmonique qui sert de conclusion. Le terme, dérivé de l'italien " cadere" (= choir, tomber), se rencontre dans les oeuvres théoriques à partir du 16e s.

Cantus firmus (littéralement "chant" - ou "mélodie" "ferme") : ce terme désigne une mélodie (existante ou non) servant de base à l'élaboration d'une composition polyphonique. Généralement écrit en valeur longues, le cantus firmus, est "tenu", de l'italien tenere (tenir), et a donné le nom à la partie de "tenor", celle où se trouve la "teneur".

Chromatisme : l'acception actuelle désigne l'utilisation de la division de la gamme en 12 intervalles égaux d'un demi-ton. Des madrigalistes de la fin du 16e s. comme Luca Marenzio ou Carlo Gesualdo commencent à utiliser l'inflexion chromatique.

Gamme chromatique

Ecriture homophonique : style choral où toutes les voix obéissent au même rythme.

Figuralisme : action de " peindre " en musique. Le figuralisme est très présent dans les oeuvres étudiées. Le compositeur illustre un texte plaintif en écrivant une phrase mélodique au dessin descendant, par exemple.

Gaillarde : danse instrumentale de tempo vif et de rythme ternaire, d'origine italienne, qui suit généralement la pavane (voir ce mot).

Iambe : rythme composé d'une valeur brève et d'une longue.

Imitation : reprise d’un fragment mélodique d’une voix à une autre.

Madrigal : musique vocale profane dont l'origine italienne remonte au 14e s. Ce style s'est éteint vers 1415 avant de réapparaître au 16e s., dans le nord de l'Italie.  Il met en musique des vers issus de poésies d'amour, comme chez Pétrarque mais aussi l'enfer, celui de Dante, chez Luzzasco Luzzaschi notamment. Le madrigal sérieux ou non, réalise la synthèse d'éléments provenants du motet et de la chanson, où la mélodie s'appuie sur une harmonie elle-même assujettie aux imprécations du texte. L'écriture contrapuntique utilise les procédés de l'imitation (voir ce mot), l'homophonie (voir ce mot), ou encore le chromatisme (voir ce mot). Ceux-ci servent à "peindre" des chants d'oiseaux, des sonneries de cloches, des bruits de combats. Comme le montrent les oeuvres de Janequin et de Lassus, certains traits "maniéristes peuvent être identifés à la lecture de la partition.
Dans les années 1550-1580, le madrigal, par son art raffiné de l'expression, se place au tout premier plan de l'esthétique de l'époque. Cette musique est considérée comme "naturelle", d'après le théoricien Zarlino.  Le terme de madrigalisme provient de cette forme, et désigne l'utilisation des éléments d'écriture propres à celle-ci.

Mode : la musique du 16e s. est modale. Les modes sont bâtis sur l’échelle naturelle et comportent chacun les huit sons d’une octave. Les oeuvres présentées ici ne sont pas écrites suivant le principe d'une "tonalité", comme elle apparaîtra un peu plus tard au 17e s.Les modes ecclésiastiques distinguent jusqu'au 16e siècle 8 divisions de l'octave, puis 12. Chaque mode comprend un ton principal authente auquel correspond une tonalité secondaire plagal (voir exemple ci-dessous). Ce système, assez élaboré, demanderait un approfondissement qui n'est pas le but de ce travail, dont les prétentions se limitent à une présentation du répertoire étudié. Pour plus d'informations, le candidat consultera avec intérêt les ouvrages cités dans la bibliographie.

Ré authente

Ré plagal

Motet-chanson (ou chanson-motet) : la combinaison (Ars combinatoria) de ces deux formes de musique, l'une religieuse - le motet, l'autre profane - la chanson, montre bien l'interaction entre ces deux mondes où l'inspiration est le signe d'un échange vivant et foisonnant. La Déploration de Josquin illustre bien cette utilisation d'un cantus firmus religieux à l'intérieur d'un texte poétique profane. Le langage utilisé dans une construction polyphonique à destination de l'Eglise n'est pas différent de celui utilisé pour la Cour.

Partitions : l'invention de l'imprimerie facilite l'édition des oeuvres et leur diffusion. En France, Pierre Attaingnant, éditeur parisien dès 1514, est quasiment en situation de monopole jusqu'à l'arrivée en 1538 de Jacques Moderne à Lyon, dont les éditions du Parangon des Chansons permettent de mieux comprendre la pratique des chansons de l'époque : "les quatre parties de la polyphonie, disposées deux à deux en vis-à-vis sont réunies en un seul volume que les chanteurs posent sur la table autour de laquelle ils s'assoient, se faisant face" (Jean-Pierre Ouvrard). Cette disposition se prête donc davantage à un emploi convivial et non à une situation de concert comme nous l'entendons aujourd'hui :

Pavane (de l'italien pavana, padovana dont le nom s'inspire de la ville de Padoue) : danse instrumentale de rythme binaire et de tempo lent des 16e et 17e siècles. On en trouve un des premiers exemples anciens dans le Livre de luth de Dalza (1508).

Quinte (à vide) : Intervalle à distance de 5 degrés. Dénomination usuelle pour un accord privé de tierce. A l'état normal, la quinte est composée de 3 tons et un 1/2 ton diatonique.

Requiem  (Messe de) : le texte de cette messe est le même que celui de la messe normale (Introït, Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei) mais le Credo et les parties les plus joyeuses (comme l'Alleluia remplacé par le Trait) sont supprimés et on y ajoute le Dies Irae.
La plus ancienne messe qui nous est parvenue est celle dite de la Messe de Tournai (vers 1300). Citons également la Messe de Notre-Dame de Guillaume de Machaut, qui met en musique 6 mouvements de la messe, et constitue la plus ancienne composition à 4 voix, datant du milieu du 14e s.

Transcription : la transcription, ou arrangement est une adaptation à un instrument, un ensemble d'instruments ou des voix d'une oeuvre originellement écrite pour une autre formation. Jusqu'au 16e s., la musique vocale était la plus couramment transcrite. Des chansons, motets, madrigaux seront exécutés par des ensembles de cordes, ou à vent, avec ou sans voix.

Trochaïque : rythme composé d’une valeur longue et d’une brève.

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