Cette scène, dont la structure est claire, se divise en 2 parties : de la mes. 200 à 378 "allegro assai",
puis de la mes. 379 à 432 "Molto allegro".

A l'instar de l'Introduction où l'entrée de Donna Anna (qui précédait l'arrivée du Commandeur) se faisait en si bémol majeur, la venue de Donna Elvira est dans la même tonalité ; elle vient supplier une dernière fois le libertin de changer de vie. Cette intervention nous montre, malgré les différentes humiliations qu'elle subit tout au long de l'ouvrage, qu'elle reste indéfectiblement attirée par lui. Observez la transition d'une scène à l'autre sur les mots provar et prova ( "goûter" et "preuve"). L'ultima prova dell' amor mio... "L'ultime preuve de mon amour" : ici son empressement est transcrit par une mélodie en intervalles disjoints sur un rythme à 3 temps :

Mais Don Giovanni n'en a cure, et la convie à manger avec lui (en contraste avec Donna Elvira, sa phrase est conjointe) :

De la supplication, elle passe à l'insulte sur une mélodie quasiment identique à son entrée (Restati barbaro, nel lezzo immondo, esempio orribile d'iniquità, "Reste donc, barbare, dans la puanteur immonde", [mes. 295]. Plus loin, la même phrase est reprise avec une variante (mes. 314) :

En quelques mesures (mes. 314 à 348), les trois personnages s'installent dans un trio vocal où Da Ponte fait rimer en associations contraires Donna Elvira (immondo "immonde", iniquità, "iniquité") avec Don Giovanni (buon vino "bon vin", umanità "humanité").
Leporello, quant à lui fidèle à sa couardise, s'associe à la peine de Donna Elvira, mais à distance (di sasso ha il core O cor non ha "Son coeur est de pierre, ou il n'a pas de coeur du tout").




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Scène 14 (SUITE)