Notte et giorno faticar
Per chi nulla sa gradir
Piova e vento sopportar
Mangiar mal et mal dormir...
Voglio fare il gentiluomo,
E non voglio più servir.
Oh che caro galantuomo !
Voi star dentro colla bella,
Ed io far la sentinella !...
Ma mi par che venga gente,
Non mi voglio far sentir.
(Sasconde.)

Nuit et jour se fatiguer
Pour qui n'en sait aucun gré,
Supporter pluie et vent,
Manger mal et mal dormir...
Je veux faire le gentilhomme,
Et je ne veux plus servir.
Ah ! le cher galant homme !
Vous, rester dedans avec votre belle
Et moi, faire la sentinelle !...
Mais il me semble qu'on vient,
Je ne veux pas qu'on m'entende.
(Il se cache.)

Leporello trépigne d'impatience et jalouse la vie dorée de gentilhomme. Le ton est donné. A l'Ouverture incertaine de l'opéra succède un épisode comique, avant qu'intervienne une scène tragique, en alternance jusqu'à l'épilogue.

L'air d'entrée de Leporello (fa majeur) illustre bien ses propos bougons à la fois mélodiquement, dans une phrase ascendante composée d'intervalles rugueux (quartes et quintes du début de son air), mais aussi rythmiquement, par une succession imperturbable de noires :

Notez que l'aspect comique de cette apparition est renforcé dans le texte par les rimes masculines en [ar] et [ir].

La phrase suivante "Voglio fare il gentiluomo" semble prendre un envol dans l'aigu en intervalles conjoints (cette fois les rimes sont féminines [o] et [a], mais le rêve est tout juste caressé et la situation rappelle le valet aux réalités de l'action. L'arrivée subite de son maître en fuite poursuivi par Donna Anna l'empresse de conclure (notes répétées sur fa avec un accompagnement en batterie tonique/sous-dominante) :




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