Leporello atteint au début de la 2e partie, une certaine noblesse. Si la première partie, plus démonstrative et virtuose, évoluait dans une mesure à 4 temps très marquée, la 2e partie est construite sur un rythme de danse de cour à 3 temps, le menuet, au tempo "Andante con moto" (Allant, avec mouvement). Les phrases, bien qu'un peu trop raffinées pour le serviteur-bouffon, accentuent la cruauté de l'humiliation que subit sans répliquer (mais non sans fulminer intérieurement) la pauvre Donna Elvira :

Le figuralisme est employé, telle cette phrase ascendante emphatique avec une longue tenue sur leaigu ("La grande est majestueuse") :

On le trouve aussi au service de la moquerie ; on imagine assez bien dans l'extrait ci-dessous la jubilation du chanteur et l'amusement du public dans la succession rapide des "piccina" - la petite (prononcé pitchi'na) en notes répétées partant de l'aigu - vers le grave :

 

Le catalogue et son développement touche à sa fin, mais profitant d'une supériorité précaire due à la situation, Leporello s'amuse encore un peu dans des arpèges de majeur (dominante - tonique - dominante) syncopés sur un texte sans équivoque ("Pourvu qu'elle porte jupe, vous savez ce qu'il fait") :

L'estocade finale arrive par une dernière phrase conclusive forte où la ligne de chant double la basse dans l'enchaînement sol (sous-dominante) - la (dominante) (tonique), en cadence parfaite :





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Vers le résumé des scènes 6 à 9