La première apparition de Don Giovanni n'est guère brillante : le séducteur est en situation d'échec. Retenu par Donna Anna, la fuite est difficile et les invectives fusent en imitations et en homophonies (scellerato !, "scellerat ! - " sconsigliata ! "insensée !"). Ce duo pathétique devient rapidement un trio où se mêle à distance Leporello qui commente la scène en prenant le spectateur à témoin dans le plus pur sytle buffo ("Sta' a veder che il libertino mi farà precipitar", Vous verrez que ce libertin causera ma perte ) sur un accord de fa majeur arpégé :



L'arrivée du Commandeur va débloquer (si l'on peut dire...) la situation : son entrée précédée d'une gamme ascendante (basse) signe qu'il dégaine son épée (voir également mes. 167 et suiv.) correspond à la sortie de scène de Donna Anna. Deux hommes se font face (Leporello assiste impuissant et malgré lui à la scène). Défendant l'honneur de sa fille, le Commandeur provoque Don Giovanni en duel (Lascia indegno, battiti meco, "Laisse-la infâme, bats-toi avec moi") ; malgré 2 refus et sur l'insistance du Commandeur, Don Giovanni dégaine l'épée à son tour (motifs descendants aux flûtes, hautbois et violons 1 & 2, mes. 160)

La mélodie est doublée à la basse -ce qui augmente son impact sonore, et se conclut sur une formule cadentielle "classique" dite cadence parfaite
(sous-dominante IV- dominante V- tonique I) en ré mineur :

Le combat est engagé. Les motifs confiés en alternance aux cordes aiguës auxquelles répondent les cordes graves décrivent les mouvements des épées (triples croches) et leurs entrechocs (noires) :




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