En cette fin d'opéra, le libertin est puni, et tout semble rentrer dans l'ordre. Mais s'agit-il vraiment d'un "happy end" ? Certainement pas pour Don Ottavio qui doit faire preuve de patience un an encore avant d'envisager le mariage avec Donna Anna ; quant à Donna Elvira, elle se retrouve affectivement seule, telle que nous l'avions décrouvert à l'acte I, juste avant l'air du "catalogue", et humiliée deux fois au cours de l'opéra. Zerlina et Masetto s'en retournent souper en compagnie de gens plus simples et moins intriguants. Leporello part à la recherche d'un nouveau maître.
Après la justice divine, celle des hommes. Dans cette ultime scène, le sextuor vocal qui la compose chante en choeur une morale joyeuse destinée à trancher avec la noirceur des dernières scènes de l'opéra. Sur les paroles Questo è il fin di chi fa mal : E de' perfidi la morte - Alla vita è sempre ugual. "Telle est la fin de celui qui fait le mal : Et la mort des perfides - Est toujours pareille à leur vie", le sextuor semble entonner une fugue dont le sujet sera oublié après deux entrées (ultime ironie du tragi-comique qui parcourt l'ouvrage ?).
Comme on a pu le remarquer au cours de ces quelques pages dont l'usage est réservé en priorité aux lycéens préparant l'option musique du Baccalauréat 2002, Don Giovanni pose encore aujourd'hui de nombreuses questions d'interprétations. Aussi ces interrogations ne sont-elles pas les garanties de la richesse inépuisable d'un ouvrage qui reste - plus de deux cents ans après sa création, l'un des chefs d'oeuvre incontournables de la musique ?


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