L'entrée du 2e couplet s'opère sur un accompagnement d'accords en croches (bois). Le rythme, "un peu retenu", puis "ralenti", est au service du texte.
Il met en valeur les mots " O toi qui de ma mort fus cause ", qui précèdent l'entrée des cordes en pizzicato, sur un rythme de doubles croches, et
dans un tempo plus animé :

Berlioz emploie également le trémolo de cordes, sur une mélodie ascendante.
L'effet produit est saisissant, d'autant plus que l'entrée des cordes se fait de l'aigu au grave, dans une nuance pp, " sul ponticello " (sur le chevalet)
qui allège le son en fondamentale et qui renforce un climat d'attente chargé de tension (mes 42 à 45, ainsi que 49 à 54, 3e couplet) :

Tout au long de cette mélodie, la variété de l'accompagnement maintient l'attention de l'auditeur dans cette longue plainte.
A la mes. 57, un nouveau rythme s'installe, implorant, qui rompt avec l'agitation des précédents :

Mais l'art de l'orchestration ne se résume pas à une activité de remplissage pour l'auteur du Traité d'Instrumentation et d'orchestration.
Les dernières mesures où la voix chemine en duo avec la clarinette solo – à la tierce inférieure puis supérieure au chant
sont d'une remarquable simplicité, et terminent cette sublime mélodie avec une efficacité émotionnelle sans égale :