Pierre Jean de Béranger (1780-1857)

 

 
 
 
 
 

Pierre-Jean de Béranger est le premier véritable chansonnier (mot qui date de 1791 : celui qui fait les paroles des chansons sur des airs déjà connus qu'on appelle des timbres) et l'auteur de plus de 350 chansons utilisant des timbres particuliers pour chacune d'elles. Par exemple, il écrit  la double ivresse sur le timbre très connu de "Que ne suis-je la fougère"Cliquer pour écouterIl recourut très peu à des compositeurs particuliers et se servait d'airs courants d'avant et après la Révolution. il donna du crédit à la chanson par son talent.
Fin 1805, l’ancien Caveau ressuscite et La Clé du Caveau est publiée chaque année. Ce recueil de chansons et d’airs permet à Béranger (entré au Caveau moderne fin 1813) et à ses amis de faire connaître leurs chansons et Béranger est connu pour Le Sénateur, Le Petit Homme  gris, et surtout Le Roi d’Yvetot
, sur l'air du vaudeville "Quand un tendron vient en ces lieux" qui fit la réputation européenne de Béranger. Ecrite en 1813, le roi d'Yvetot est l'anti-NapoléonCliquer pour écouter
En novembre 1815, Béranger hasarde la publication de quelques airs : Les Chansons morales et autres. Après le retour du roi Louis XVIII en 1815, Béranger va exploiter les thèmes du respect de la liberté, de la haine de l’Ancien Régime, de la suprématie cléricale, du souvenir des gloires passées et de l’espoir d’une revanche. Il fait alors de la chanson une arme politique, un instrument de propagande par lequel il attaque la Restauration et célèbre les gloires de la République et de l’Empire. C’est le temps de La Cocarde blanche et du Marquis de Carabas.
Son engagement politique et son volontarisme le conduisent à la prison en 1821 et 1828, ce qui lui apportera la notoriété. Lors de son deuxième emprisonnement sous la monarchie autoritaire de Charles X, il écrit en 1829, le 14 juillet sur le timbre A soixante ans il ne faut pas remettre.
En 1848, Béranger refuse néanmoins son élection à la Chambre, privilégiant sa vie privée. L’Empire lui organise des funérailles nationales, sans doute pour éviter que son enterrement ne se transforme en manifestation hostile à "Napoléon le petit".