|
Taoïsme et bouddhisme
«
(...) Le Plein, le Vide. C’est vraiment dans le sens Yin et Yang. C’est
vraiment un propos
philosophique chinois. Vous connaissez sûrement les livres de
François Cheng. Justement, il dit que le ciel
et la terre par leur interaction sont en même temps l’espace et le
temps.
Les deux sont solidaires et transmuables, animés qu’ils sont par les mêmes
souffles vitaux.
Dans la pièce le Plein du Vide, Yin et Yang sont en mutation
permanente : on ne peut pas dire qu’il s’agit de tel ou tel moment. Le
temps et l’espace vivent toujours avec l’homme, mais cela varie avec les
branches philosophiques. Par exemple, pour Confucius, l’homme est
un homme du temps. Pour Lao -Tseu, l’homme est un homme de
l’espace.
Si vous regardez la philosophie chinoise, tout est lié : le I Ching, le
taoïsme…
».
(Interview de Xu Yi
par Marc Mathey)
Les origines du taoïsme semblent remonter
à la première moitié du cinquième siècle avant notre ère. Un
livre fondateur, le Tao Te King,
rédigé par Laozi (Lao -Tseu), contient les principes fondateurs du taoïsme.
Le premier
penseur du taoïsme dont nous ayons trace historique,
Zhuangzi (Tchouang Tseu), en est également le principal philosophe (cf.
Rêve de Zhuangzi).
Ce sage vécut à la fin du quatrième siècle avant notre ère. Il refusa
toutes les charges dont il aurait pu s’acquitter pour vivre librement.
Les adeptes du taoïsme ne tentent pas de réformer le monde, ils
préfèrent le fuir pour laisser la voie s’accomplir. Ils prônent le "non
agir" qui vise à ne pas pervertir la nature plutôt que d’en fausser le jeu. Les taoïstes ont également la
réputation de pouvoir prolonger leur vie, de jouir d’une santé excellente
et ce, de par leur connaissance de la voie de la nature avec laquelle ils vivent en symbiose.
Lorsque le bouddhisme est arrivé en Chine, les concepts du taoïsme semblaient présenter
des similitudes avec
lui. Des
attitudes communes marquaient ces deux courants de pensée: nécessité d’une
ascèse personnelle, d’une compréhension individuelle, manque de confiance
envers la sagesse humaine et les sociétés qui en résultent, pratique de la
méditation ou d’autres exercices yogiques. |